mercredi 19 janvier 2011

Birgit Yew " Femme Celte "


Chez les Celtes, les structures sociales étaient celles de tous les peuples Indo-européens, le premier rang était dévolu à l'homme (société patriarcale).
Toutefois, en étudiant les textes, on s'aperçoit que la condition de la femme celte était avantageuse par rapport à certaines autres sociétés.
 
La condition sociale
La femme celte était relativement indépendante de l'homme, elle pouvait posséder des biens propres : bijoux, bétail... Si la propriété foncière était collective chez les Celtes, à côté, la propriété mobilière individuelle était admise. La femme pouvait user de ses biens personnels à sa guise, elle les conservait en cas de mariage et pouvait les reprendre en cas de divorce. Le mariage était une institution souple, résultat d'un contrat dont la durée n'était pas forcément définitive. En théorie, la femme choisissait librement son époux et lorsque c'est elle qui possédait plus de biens que son mari, c'est elle qui dirigeait toutes les affaires du ménage sans demander l'avis à son époux. Si la fortune de l'homme et de la femme étaient à égalité, le mari ne pouvait gérer les biens sans en référer à son épouse. En se mariant, la femme n'entrait jamais dans la famille de son mari, elle appartenait toujours à sa famille d'origine, et le prix que versait le mari pour l'achat de sa femme n'était qu'une compensation donnée à la famille de celle-ci. En cas de divorce, la femme retournait dans sa famille d'origine. Si l'homme décidait d'abandonner sa femme, il devait s'appuyer sur des motifs graves, si non, il devait payer des dédommagements très élevés. La femme pouvait se séparer de son mari en cas de mauvais traitements, elle pouvait alors reprendre ses biens propres et sa part des biens acquis pendant toute la durée du mariage. Le divorce pouvait aussi s'effectuer par consentement mutuel, la séparation n'était pas liée à une quelconque culpabilité, c'était simplement un contrat qui cessait.

En-dehors du mariage, il existait une sorte de concubinat réglementé par des coutumes très strictes. Un homme pouvait prendre une concubine, mais s'il était marié, il ne pouvait le faire qu'avec l'accord de son épouse légitime.
 
Des guerrières déterminées
En 50 avant J.-C., la femme gauloise n'était pas le faire-valoir de sa famille, contrairement à sa collègue romaine et aux idées reçues.
A l'époque de nos ancêtres, les Gauloises étaient de sacrées natures. Elles n'avaient rien à envier à leurs époux, ces Gaulois bien bâtis, moustachus et chevelus, qui représentent encore l'image d'Epinal que l'Histoire nous a rapportée.
La Gauloise n'était pas qu'une femme au foyer chargée de la cuisson des sangliers et de la mise à l'ombre de la cervoise... fraîche, elle était une vraie nature dotée de talents multiples.  
 
La femme gauloise était, dans la société, bien plus importante que la femme romaine. Leurs statuts étaient eux aussi très différents. L'une avait un rôle social et politique essentiel, l'autre n'était que le deuxième sexe dédié aux tâches subalternes de la vie domestique.
La Gauloise participait d'abord activement aux actes de guerre. Armées d'épées et de haches, éructant de colère, elles se jetaient tout à la fois sur l'ennemi romain et sur le fuyard gaulois pour l'obliger à se battre.

Le courage de la femme gauloise est également attesté par ces histoires de femmes employées aux champs dans le cadre d'exploitations foncières, qui ne s'interrompaient que quelques minutes dans leur travail pour aller...
accoucher.
Cela confirme l'incroyable courage dont nos ancêtres féminines pouvaient faire preuve. En regard, la Romaine était totalement absente des joutes guerrières et autres rixes auxquelles nos Gauloises aimaient bien se joindre. Et ce n'est pas la moindre des différences.
 
La gauloise juge
La Gauloise participe, en effet, aux affaires publiques. La Romaine n'a en revanche aucun droit de cité dans le cadre de l'organisation de l'Empire romain. Les Latins s'étonnent même que, chez les Gaulois comme dans la plupart des peuples regroupés sous le terme "barbares", les rôles étaient inversés. De fait, lorsque, après César, les armées romaines ont entamé la conquête de la Grande Bretagne, des peuplades celtiques qu'elles ont rencontrées étaient souvent dirigées par des femmes.
Les historiens sont en revanche d'accord sur le fait que les Gauloises et les Romaines dépendaient de l'homme, leur époux, leur père, dans le cadre de la vie privée.

D'où vient la place enviable de la femme celte dans la société?
Cette situation vient de l'image que se sont fait les Celtes pour cet être doué de donner la vie; toute la tradition celtique, galloise, irlandaise, bretonne, insiste sur le caractère de souveraineté de la femme. On retrouve ce sentiment dans la littérature européenne du Moyen Age, notamment dans le cycle arthurien, du nom du roi Arthur, qui est d'origine celtique. L'épouse du roi Arthur, la reine Guenièvre, que les anciens textes gallois nomment "Gwenhwyfar" ("Blanc fantôme") est le modèle de ces femmes qui incarnent la souveraineté. C'est elle, qui par sa beauté et sa valeur, permet aux chevaliers de montrer leur bravoure. Le chevalier Lancelot n'avoue-t-il pas que toute sa valeur lui vient de l'amour de la reine Guenièvre qui est le centre de la Cour? La plupart des héroïnes des légendes celtiques proviennent du souvenir d'une antique déesse lunaire.
Dans l'imagination des Celtes, la femme est l'initiatrice, la messagère des dieux, celle qui introduit l'homme dans un monde nouveau, celui des réalités supérieures.
Cependant, par cette puissance qu'elle incarne, la femme a inquiété les Celtes et ils ont cherché à s'en rendre maîtres.
L'homme a toujours prétendu avoir des droits de possession sur la femme et ne pouvant se passer d'elle en tant que mère, épouse ou amante, il a fait en sorte de jeter sur elle de terribles interdits teintés de culpabilité. D'après leurs récits mythologiques, les Celtes semblent avoir été conscients de ce phénomène et il y a chez eux comme un regret d'une époque antérieure où la femme jouait un rôle plus considérable.
 
La femme celte occupe donc bien une position favorable dans la société où elle vit, sa condition s'est ensuite nettement dégradée et elle devra attendre des siècles pour reconquérir ses droits. On peut considérer que la femme européenne d'aujourd'hui possède en gros les mêmes droits matrimoniaux que la femme celte.
 


Retour au Sommaire Fémina 

LODACE, HISTOIRE




CULTURES D'ICI ET D'AILLEURS



La femme celte


     Les femmes n’ont jamais été « des sujets à côté des hommes », mais des « objets d'échange comme la monnaie dont en beaucoup de sociétés elles portent le nom ». Cette réflexion de Claude Lévi-Strauss est la constatation d'un état de fait répandu dans le monde entier à toutes les époques de l'Histoire. Or toutes les sociétés humaines n'ont pas réagi de la même façon : il s'est souvent trouvé des hommes et des femmes pour penser que la Femme était un membre à part entière de la grande famille humaine. Cela a été le cas des peuples que l'on classe à présent comme étant des Celtes, et qui se sont répandus sur presque toute l'Europe à partir du VIème siècle avant notre ère.
Un authentique Paradis
On sait maintenant que la société de type celtique, du moins en droit, accordait aux femmes une place que celles-ci n’avaient pas dans les autres sociétés contemporaines. Elles participaient à la vie politique et à la vie religieuse; elles pouvaient posséder des biens personnels ; elles pouvaient régner; elles pouvaient fixer librement leur choix sur un homme, elles pouvaient divorcer si leur mari outrepassait ses droits, et, en cas d'abandon du mari ou de l'homme suborneur, elles avaient la possibilité de réclamer une forte indemnité. Mais il faut se garder de conclure que la Femme celte vivait dans un authentique paradis. Car les lois qui les favorisaient, et dont on trouve la preuve dans les codes de lois gallois, bretons et irlandais, ces lois ont quand même été élaborées par des hommes qui appartenaient à une société fortement androcratique, ce que l'on pourrait appeler d'une façon très commode et justifiée - une société paternaliste. Ces lois visaient à maintenir les femmes dans un cadre, certes libéral, mais qui ne mettait pas en cause l'essentiel, c'est-à-dire qui éliminait toutes les conditions qui auraient pu nuire à la foule des individus mâles. En fait, tout se passe comme si les Celtes avaient été obligés de garder certains éléments des anciennes structures ayant existé chez les peuples autochtones qu'ils avaient conquis et assimilés. Avant les Celtes, il est probable que les populations de l'Europe occidentale étaient, sinon de type matriarcal (le matriarcat n'ayant jamais été prouvé), du moins de tendances gynécocratiques. Il est probable que les Celtes ont mis beaucoup plus de temps que les autres peuples indo-européens à contourner les usages hérités des sociétés gynécocratiques qui avaient précédé la leur. D'ailleurs il s'agit bien d'un cadre libéral, conçu et préparé par des législateurs mâles qui respectaient le plus possible les usages théoriques, mais qui devaient s'arranger pour réduire leur importance pratique. On a de multiples exemples historiques, à l'intérieur même des sociétés celtiques, gauloise, bretonne ou irlandaise, qui nous prouvent que ces lois favorables à ce qu'on appelle maintenant le féminisme, n'étaient pas automatiquement appliquées, peu s'en faut, et qu'elles furent, surtout à cause de l'influence du Christianisme, progressivement abandonnées.
Le fondement de la mémoire
Certes, il y a des exemples de femmes remarquables dans l'Histoire.
    Certes, il y a des lois, écrites tardivement sans doute, mais révélatrices en ce qui concerne le statut des concubines ou de divorce par consentement mutuel, lois qui ont perduré en Irlande à l'époque chrétienne. Certes, il y a des héroïnes que l'Histoire n'a pas oubliées, en particulier la célèbre Boadicée ou Boudicca, reine des Iceni, peuple breton en lutte contre les envahisseurs romains. Certes, il y a des preuves que, dans la célébration du culte druidique, puis dans celle du culte chrétien, la participation des femmes n'a jamais été niée ni discutée. Mais c'est surtout dans les mythes et les légendes des anciens Celtes que la Femme apparaît comme un être privilégié. Les mythes sont en effet le fondement de la mémoire. Ils trahissent les intentions les plus profondes des individus groupés dans un corps social. C'est pourquoi il est permis d'affirmer que les peuples celtes, quels qu'ils soient, ont tenté de donner à la femme une situation équilibrée par rapport à celle de l'homme, et cela en fonction de tout l'apport antérieur qui avait modifié leur comportement primitif. Que ce soit une vue de l'esprit, cela importe peu, puisqu'en définitive il s'agit d'une sorte de message, un programme idéal mûri au cours des siècles, élaboré par des cerveaux qui, de toute évidence, n'avaient pas le même système de logique que les Méditerranéens classiques. Il s'agirait plutôt d'une conception originale du rôle de la Femme sur tous les plans, conception qui n'a jamais été mise en pratique, mais qui, par contre, a été rêvée avant que la civilisation dite celtique eût disparu - en tant que civilisation autonome - de l'histoire de l'humanité. Mais la force des mythes récupérés dans des récits légendaires, est de subsister en tant que schéma socioculturel en dépit de tous les changements, de toutes les révolutions et de tous les bouleversements. Le mythe est immanent, et il n’est accessible que s'il est incarné concrètement à travers une certaine permanence. C'est pour cette raison que le mythe celtique de la Femme a pu être récupéré, ne serait-ce que par bribes, dans le cadre des diverses cultures qui sont à l'origine de l'Europe occidentale.
Tristan et Yseult
     Il suffit de citer la célèbre légende de Tristan et Yseult. Elle est pan-celtique, concernant l'Irlande, la Grande-Bretagne et la Bretagne armoricaine. Et elle contient tous les éléments qui font de la Femme celte un être non seulement à part entière mais de plus parfaitement redoutable, une fée ou une divinité en quelque sorte. Mais cette légende n’est pas isolée : ainsi apparaissent les récits irlandais sur Diarmaid et Grainné, où l'on s'aperçoit que l'héroïne, Grainné, porte un nom qui est dérivé de celui du soleil, ce qui est logique puisqu'en gaélique, le soleil est féminin; ou encore l'histoire tragique de Déirdré, symbole de l'Irlande; ou encore l'histoire très romanesque de la reine Guenièvre, épouse d'Uh roi nécessairement cocu, personnage sous lequel on retrouve celui de la reine Irlandais Maeve, qui prodiguait l'amitié de ses cuisses à tout guerrier qui pouvait lui assurer le succès d'une expédition. A une époque où le problème de la femme se pose dans toutes les sociétés contemporaines avec une force qui n'a jamais été encore atteinte, quand on discute parfois âprement du rôle respectif de l'Homme et de la Femme, ou encore de la survie du Couple et du bien fondé du mariage, ne serait-il pas opportun - et fructueux - de se pencher sur cette tradition celtique ancienne dont les spéculations sont peut-être des tentatives de solution ? Il n'est jamais trop tard pour faire jaillir du passé les sources vives de l'avenir.
Jean Markale
Participation et remerciements à Jos Tontlinger


Bretons d'ailleurs
Bibliographie :
La Femme celte, Ed. Payot
L'Amour courtois ou le couple infernal, Ed. Imago.
Mélusine, Ed. Albin Michel.
Petit dictionnaire de mythologie celtique, Ed. Entente.







© lodace.net 1998-2005




 

ou
Identifiez-vous pour activer la commande 1-Click.



Plus de choix
Vous l'avez déjà ? Vendez votre exemplaire ici
La Femme Celte
 
Agrandissez cette image
 

La Femme Celte [Poche]

Jean Markale
3.3 étoiles sur 5  Voir tous les commentaires (3 commentaires client)

Prix conseillé : EUR 10,37
Prix : EUR 9,85 LIVRAISON GRATUITE En savoir plus.
Économisez : EUR 0,52 (5%)

o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o
En stock.
Expédié et vendu par Amazon.fr. Emballage cadeau disponible.
Plus que 3 ex (réapprovisionnement en cours). Commandez vite !
Voulez-vous le faire livrer le vendredi 21 janvier ?
Commandez-le dans les 21 h et 17 min  et choisissez la livraison Éclair sur votre bon de commande.
En savoir plus.

4 neufs à partir de EUR 9,85 2 d'occasion à partir de EUR 9,00



Les clients ayant vu cette page pourraient aussi être intéressés par ces liens commerciaux

  (De quoi s'agit-il?)
     Femme opens new browser window
  SeRencontrer.com   -   Des femmes près de chez vous ? Cherchez par age, lieu, photo...
     Long métrage XXL Gratuit opens new browser window
  www.portaildufilm.com   -   Des milliers de films Gratuits à regarder facilement !

Produits fréquemment achetés ensemble


La Femme Celte + Amour et sexualité : chez les Celtes + La magie de la Femme celte
Prix pour les trois: EUR 47,80

Certains de ces articles seront expédiés plus tôt que les autres. Afficher l'information


Acheter les articles sélectionnés ensemble


Les clients ayant acheté cet article ont également acheté

  Page 1 sur 5

Descriptions du produit

Quatrième de couverture

Comment les Celtes considéraient-ils la femme ? L'auraient-ils rêvée ? N'est-ce pas l'image de la femme, plus que sa réalité, qu'ils nous ont léguée dans leurs traditions et leurs légendes ? - Ce livre s'efforce de répondre à ces questions. À travers les témoignages des Grecs et des Latins, à travers l'abondante littérature médiévale irlandaise, à travers la tradition bretonne et les fameux romans de la Table ronde, ainsi que les nombreux contes populaires de l'Europe occidentale, surgit la troublante silhouette d'une femme inconnue, la femme-soleil, sous les noms les plus divers : Dahud la « bonne sorcière », Rhiannon la « grande reine », Guenièvre le « blanc fantôme », Blodeuwedd la « née des fleurs », et beaucoup d'autres, jusqu'à Yseult, soleil incarné qui inonde de son amour l'hommelune Tristan, et cette étrange « Pucelle au Graal » qui tient entre ses mains un vase d'où émane une lumière surnaturelle...


Détails sur le produit